Médias filtrants

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[[Médias filtrants]]

Qu’est-ce que c’est ?

Repérésdepuis 2007 sur les plages de la côte basco-landaise, ces roulettes de plastique ont longtemps été une énigme. Finalement identifiées par l’Antenne Corse de Surfrider Foun-dation Europe sur la couverture d’une plaquette de la société Vinci, nous savons maintenant qu’il s’agit de «médias filtrants»utilisés dans le traitement des eaux usées dans lesstations d’épurations municipales, dans l’industrie agro-alimentaire (vins etboissons, conserve, viande...), la pisciculture et sur certains paquebots decroisière.

Comment ça marche ?

Dans unestation d’épuration, les eaux usées subissent plu- sieurs traitements depurification : dégrillage (passage à tra- vers des grilles pour retenir lesgros résidus), décantation (mise au repos pour que les matières lourdes tombentau fond). En phase finale, on ajoute des bactéries mangeuses de déchets dansl’eau. Au début des années 2000, des cher- cheurs norvégiensse sont aperçus qu’en introduisant un support dans l’eau, les bactéries sefixent dessus et deviennent beaucoup plus efficaces.

Ces médiasfiltrants sont donc des supports pour bactéries,introduits en très grande quantité (50% du volume d’eau, soit plu- sieurscentaines de milliers voire dans certains cas, des millions) dans les bassinsde stations d’épuration. Avec le flux de l’eau ou l’introduction d’air, ilsbougent de manière désordonnée et décuplent ainsi l’efficacité des bactéries. Comment se retrouvent-ils

sur lesplages ?

Selon nosconnaissances actuelles, il existe deux sources possibles de pollution :

1. Lesaccidents ponctuels Trois aumoins ont été référencés ces derniers mois : A l’automne2009, en Guipuzcoa (Pays Basque), desmillions de pièces s’échappent d’une entreprise (une fabrique de papierprobablement) située sur la rivière Oria. Les médias filtrants rejoignentl’océan an Orio. Ils sont repérés par les surfeurs locaux et les gestionnairesde l’eau. La presse publie plusieurs articles et le maire de San Sebastiandéplore publiquement cette pollution. L’entreprise fautive n’a pas étéofficiellement identifiée. Le 11février 2010, à Corbeil-Essonnes, 500 à 800m3 (soit plusieurs millions) de médias filtrants s’échappent de la stationd’épuration et rejoignent la Seine. Très vite, ils sont repérés par leshabitants d’une péniche qui alertent la Police Fluviale de Paris. Le pollueurrepéré reconnaît les faits. L’association Robin des Bois porte plainte contre Xpour pollution des res- sources aquatiques. Le 7 mars, ils sont aperçus àBardouville en aval de Rouen dans le Parc Naturel Regional des Boucles de laSeine Normande à 310km du lieu de l’accident. Le di- manche 25 avril, on lesramasse sur la plage d’Honfleur. Les médias filtrants parisiens ont rejointl’océan ! Mi février2010, en Galice, des pécheurs d’anguillesremontent de grandes quantités de médias filtrants dans leur filet sur lefleuve Miño à la frontière entre l’Espagne et le Portugal. La pollution dureplusieurs jours. La police locale enquête mais ne découvre pas la source.

2. Lesfuites régulières

Nouspouvons formuler plusieurs hypothèses : - lesmédias filtrants sont utilisés dans des bassins à ciel ouvert qui débordent encas de fortes précipitations. - certains fabricants affirment qu’il «suffitd’ajouter des médias filtrants» sans autre forme de modification dans unestation pour la rendre plus efficace. Y aurait-il du coup des stations maladaptées ? : grilles de retenue en sortie aux mailles trop larges par exemple. Cela reste des hypothèses, maisune chose est sûre, les trois accidents référencés n’expliquent pas à eux seulsla quantité impressionnante de médias filtrants retrouvés sur toutes les plagesde la façade atlantique en France et en Espagne depuis

3 ans. Il y a donc d’autres fuites à identifier.